Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

LA POLITIQUE ARTISTIQUE DU RECORD

Le mois dernier, j'ai entendu à la radio le Directeur du nouveau Musée Picasso à Paris et je veux en parler ici pour changer un peu des fleurs sauvages, de Senlisse et des jardins remarquables. Un billet d'humeur en quelque sorte... 

 

Monsieur Laurent Le Bon (l'ancien directeur du Centre Pompidou) se réjouissait, et très clairement se glorifiait du nombre d'entrées atteint, plus de 150 000, depuis la réouverture récente du musée Picasso. C'est ainsi et il en est très souvent de même pour beaucoup de grandes expositions nationales et certains musées qui attirent les foules. Certes, la qualité des oeuvres exposées est grande mais ce qui semble combler désormais les organisateurs, c'est avant tout le nombre d'entrées. On a même ouvert toute la nuit au cours des derniers jours de certaines expositions parisiennes pour en faire profiter les retardataires... et battre de nouveaux records. Qu'importe si le public doit attendre dehors de longues heures dans le froid ou la pluie pour entrer, et surtout qu'importe si une fois à l'intérieur, il y a tellement de monde qu'il peut à peine s'approcher des oeuvres exposées.

 

En fait, cette politique du chiffre et du record n'est pas nouvelle. Depuis de nombreuses années déjà les grandes expositions sont lancées et gérées comme n'importe quel nouveau produit, avec un budget publicité et le concours des médias. Et les retombées financières ne sont pas négligeables, ce qui est une bonne chose mais pas forcément un but en matière d'art.

 

Grand-Palais Paris.jpg

 

La première fois qu'une grande exposition a attiré une foule énorme c'est, je crois, pour W. Tuner, le  peintre anglais de la lumière, au Grand palais à Paris. Il y a longtemps mais je me souviens avoir patienté plusieurs heures pour pouvoir enfin entrer et découvrir (ou plutôt apercevoir...) les oeuvres du Maître. J'étais alors plus jeune, heureux et un peu fier de faire partie des privilégiés qui allaient pouvoir en parler et dire : j'y étais :-))) Je dois cependant avouer que je n'avais pas vu grand chose tant l'affluence était grande.

 

J'ai maintenant pris quelques années de plus... et je pense un peu différemment. Offrir au public de grandes expositions est certainement une bonne chose en soi, et qu'un grand nombre de personnes puisse en profiter est également enviable. Encore faut-il permettre à ce public d'admirer les oeuvres dans des conditions normales, et respecter les visiteurs.

 

Aux dernières nouvelles, la fréquentation dans les musées parisiens aurait augmenté de 13 % en 2014 par rapport à l'année précédente. Le nombre n'a jamais été un critère de qualité, il me semble. 

 

Commentaires

  • Tout à fait d'accord avec toi Bernard ! Lors d'un petit saut fait à Paris pour assister à un spectacle dans lequel mon neveu chantait, j'ai voulu en profiter pour voir une expo de peintures : "L'Ange du Bizarre" au Musée d'Orsay ... mais la file d'attente m'a découragée ... j'ai finalement préféré longer les quais tranquillement avant de reprendre mon train !

  • Oui Map, et quand on peut entrer, il faut ensuite jouer des coudes pour s'approcher des oeuvres exposées.
    Autre chose. Je me souviens, l'an passé, d'une expo Art Déco au palais de Chaillot. Ouverture le dimanche matin à 11 heures..., attente dehors sous la pluie, beaucoup de monde, et les notices explicatives de chaque oeuvre étaient tellement basses qu'il fallait s'accroupir pour pouvoir les lire. Sympa !

Les commentaires sont fermés.